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Entretien avec Les Echos

Entretien de Pentti Hakkarainen, Membre du conseil de surveillance prudentielle de la BCE, accordé à Solenn Poullenec, le 12 juin 2018

Quelle est votre approche vis-à-vis des fintech qui se lancent dans la banque ?

Nous avons publié des lignes directrices pour les fintech qui souhaitent obtenir une licence bancaire. Cependant, notre approche est la même que vis-à-vis des banques traditionnelles. Nous les supervisons au regard des mêmes critères. Nous ne voulons pas favoriser certains modèles économiques plutôt que d’autres et nous sommes neutres vis-à-vis des technologies employées. Nous sommes favorables à l’essor de nouvelles technologies et à un renforcement de la compétition mais nous ne voulons pas encourager ces développements avec des règles plus souples et une approche différente en termes de supervision.

Les fintech présentent-elles des risques particuliers ?

Nous veillons bien à ce qu’elles comprennent et gèrent leurs risques. La difficulté est d’être à jour des changements qui peuvent intervenir très rapidement en matière de technologies financières. Certains acteurs utilisent des modèles d’intelligence artificielle ou de « machine learning ». Il appartient aux dirigeants de la fintech ou de la banque mais aussi aux superviseurs de bien comprendre comment ces outils fonctionnent pour maîtriser les risques. Un autre élément qui mérite d’être regardé de près quand on parle de fintech et de technologies financières est le recours à l’externalisation, qui peut dans certains cas créer des risques.

Les fintech peuvent-elles être liées à des risques systémiques ?

Nous ne voyons pas de risques pesant clairement sur la stabilité financière, mais nous restons très attentifs aux cyberrisques. Ceux-ci peuvent affecter tous les secteurs d’activité mais ils peuvent-être élevés dans certains domaines financiers. Nous sommes par ailleurs attentifs aux risques systémiques qui peuvent se développer lorsqu’il existe seulement un ou une poignée de fournisseurs pour une technologie financière donnée. En cas de difficultés du ou des fournisseurs, beaucoup d’acteurs pourraient alors être touchés. 

Quel pourrait être l’impact des fintech sur le secteur financier européen selon vous ?

Les fintechs et les technologies financières pourraient pousser les banques à améliorer la qualité de leurs services et à les rendre moins chers pour les consommateurs. De façon plus générale, avec le développement des technologies financières et des fintech, il devrait y avoir davantage de services bancaires fournis facilement au-delà des frontières. Sachant que nous avons désormais une supervision bancaire européenne, cela pourrait rendre le marché des services financiers européen plus intégré et accélérer la consolidation du secteur.

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